Les huipiles Mayas: reflets des couleurs du Guatemala
Le huipil est la blouse traditionnelle brodée ou tissée portée par les femmes mayas
depuis des siècles. Singulier à chaque village, mais toujours plus chamarrés les uns que les autres, ils sont ornés de nombreux motifs, formes et symboles, et on ne dénombre par exemple pas moins de sept encolures différentes.
Le terme huipile vient du mot maya huipilli, qui signifie « ma couverture ».
Ils sont considérés comme les costumes les plus attrayants d’Amérique centrale, de part le mélange entre passé précolombien aux détails religieux et artistiques, et l’influence hispanique.
Historiquement, le port du huipil était réservé exclusivement pour les cérémonies et porté par l’élite, remontant à la période maya classique, à savoir entre 500 et 600.
Avec l’arrivée espagnole au XVIe siècle, le tissage traditionnel des huipiles a été transformé de part l’arrivée de nouveaux matériaux, jusqu’ici inconnus tels que la soie et la laine. Les colorants ont été également remplacés dans de nombreux cas; le rouge était par exemple autrefois extrait de la cochenille, alors qu’aujourd’hui les mayas utilise un produit chimique d’Angleterre.
Traditionnellement, le huipile se tisse à l’aide de deux ou trois lés (largeur de l’etoffe), voire un seul en fonction des villages et des techniques. Dans certaines communautés, plus le nombre de lés est important, plus la classe sociale est élevée.
Aujourd’hui encore, dans les communautés mayas, les villageois tissent les huipiles consciencieusement à la main. Le métier à tisser de « ceinture » traditionnel, est souvent utilisé à genoux et reste la manière la plus fatiguante de tisser. Les Espagnols ont introduit une autre forme de tissage, maintenant beaucoup utilisée dans les communautés mayas; le métier à tisser de pie (à pédales), qui rend le travail plus rapide.
Il est important de savoir qu’une originalité principale des huipiles repose en leur caractère unique. Chaque huipil est unique; il est brodé à l’image du goût et des techniques propres à chaque tisserand(e) , et certains portent même la signature de l’artiste.
Aucun motif de huipil n’est laissé au hasard. En effet, chaque dessin géométrique brodé ou tissé a une signification mythologique ou magique.
En voici quelques unes :
Les oiseaux ont une place toute particulière dans les symboles et apparaissent très souvent. Le colibri associé à un plan de maïs symbolise l’amour de la lune et du soleil. L’oiseau bicéphale quant à lui représente la dualité entre le bien et le mal.
Le maïs est également omniprésent et figure Yun kaax, le seigneur des récoltes.
En ce qui concerne la forme du zigzag, elle personnifie le dieu de l éclair, Hurracan, celui qui fait la pluie, souhaitée pour les récoltes. D’une manière générale, la représentation de la pluie revient souvent ; en ligne droite verticale, horizontale ou diagonale.
La croix suggère les 4 vents, directions des cieux et par extension les quatre points cardinaux, points de repère essentiels pour les mayas.
Certaines particularités sont propres à chaque village. Par exemple, chez les mayas Mams, pour les tissus traditionnels de mariage, plus le rang de l’épouse est élevé, plus le tissu sera décoré. En ce qui concerne le village de San Juan Sacatepéquez, l’utilisation du jaune et du violet y sont typiques.